Crise climatique, impact sur les populations et instabilité politique en Irak

L’Irak est l’un des pays les plus menacés au monde par le changement climatique, selon le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat des Nations unies (IPCC), paru le 4 avril 2022. Il s’agit d’une évidence factuellement mise en avant par l’actualité : le haut conseiller du ministère des Ressources hydriques, Aoun Dhiab, a annoncé, jeudi 21 avril, que les réserves en eau de l’Irak avaient baissé de moitié par rapport à 2021 alors que selon la Banque mondiale, le pays pourrait perdre de manière pérenne 20 % de ses ressources en eau d’ici 2050 ; sept tempêtes de sable viennent de s’abattre sur le pays depuis début avril ; pour la première fois, le lac Sawa, d’une surface de 5 km2, dans le sud de l’Irak, a entièrement disparu ; en 2020, la province de Ninive a produit près d’un million de tonnes de blé mais plus de 10 fois moins en 2021 ; une famille irakienne sur deux vivant dans des zones touchées par la sécheresse est menacée d’insécurité alimentaire, selon le rapport du Norwegian Refugee Council (NRC) paru en décembre 2021. Face à l’urgence de cette situation, le CFRI et sa chercheuse associée Bertille Domalain ont souhaité s’emparer de cette thématique pour en analyser les causes et les conséquences à travers cette note de recherche.

6 mai 2022

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Des personnes souffrant de problèmes respiratoires ont été hospitalisées à Bagdad, le jeudi 5 mai 2022 à la suite d'une nouvelle tempête de sable. Il s’agit de la septième tempête de sable qui frappe le pays en moins d’un mois. © Ali Abdul Hassan/AP/SIPA

Légende : Des voitures traversent une tempête de sable à Bagdad, en Irak, le 5 mai 2022. Alors qu’il s’agit de la septième tempête de sable qui frappe le pays en moins d’un mois, des centaines d'Irakiens souffrant de problèmes respiratoires ont été hospitalisés. © Ali Abdul Hassan/AP/SIPA


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Bertille Domalain
Consultante en sécurité, risque et conformité
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Introduction

En tenant compte des précipitations, le climat irakien est divisé en trois zones, à savoir le climat méditerranéen, le climat semi-aride et steppique ainsi que le climat aride et désertique. Le premier, prépondérant au nord du pays, prend racine dans les montagnes du Kurdistan irakien. Ces dernières dominent un ensemble de hauts plateaux steppiques, la Djezireh, qui débouche au Sud sur une vaste plaine alluviale fertile et cultivée depuis l’Antiquité. Le second, répandu dans les régions du sud de l'Irak, est marqué par la prééminence de zones semi-humides, sèches et chaudes, surplombées par les steppes. Deux fleuves, le Tigre et l’Euphrate, parcourent le pays. Prenant leur source en Turquie, ils traversent l’Irak du nord-ouest au sud-est avant de former le Chatt al-Arab. Ce chenal se jette dans le Golfe Persique et les environs de son estuaire offrent un spectacle de lacs et de marécages. Enfin, la troisième zone, à l’ouest du pays, est désertique, chaude et sèche, et représente 1/3 du territoire irakien. Cependant, les phénomènes de désertification, de sécheresse, et de stress hydrique se sont intensifiés en raison de l’accélération du changement climatique. Le nord de l’Irak, zone faisant partie du croissant fertile, les terres agricoles le long du Tigre et de l’Euphrate ainsi que les marais du Sud, anciennement appelés « jardin d’Éden », reculent progressivement, mettant en danger la sécurité hydrique, alimentaire et économique de la population.

La mauvaise gestion des affaires étatiques de la part des autorités politiques, au-delà d’affaiblir le tissu et le pacte social, altère également la capacité des autorités politiques à répondre aux défis et aux enjeux climatiques, renforçant l’instabilité du pays.

La dégradation climatique en Irak

Dans les années 90, l’Irak était considéré comme un des pays du Moyen-Orient le plus pourvu en ressources hydriques. En 1995, l’allocation annuelle par habitant était de 6029 m3 . En 2015, celle-ci ne représentait plus que 2100 m3 par habitant.

Cette raréfaction de l’eau s’explique par l’intensification de certains phénomènes naturels particulièrement impactés par le changement climatique, en premier lieu desquels la hausse des températures annuelles moyennes. Depuis 1950, ces dernières ont augmenté à un taux de 0,7 degré Celsius par siècle à travers l'Irak . À partir de la fin des années 70, elles ont davantage fluctué et ont été marquées par la variabilité des pics de température. Selon les scientifiques de l’Université de technologie de Bagdad, Mustafa Al-Mukhtar et Mariam Qasim, les périodes 2011-2040, 2041-2070 et 2071-2100 manifestent et manifesteront une tendance claire à une augmentation de la température. D’ailleurs, l’année 2021 s’est distinguée par des chaleurs records dépassant dans certaines zones les 50°C.

Les régions du Sud, aujourd’hui plus affectées, seront les plus impactées dans le futur, notamment en raison d’un déficit des précipitations, régulièrement inférieures à la moyenne normale. De 2007 à 2009, le pays a connu ses pires sécheresses depuis 1940, les niveaux de précipitation chutant jusqu’à 70% en-dessous des moyennes annuelles. Une étude d’avril 2018 publiée dans le Journal of Earth Sciences and Geotechnical Engineering insiste sur le déclin des précipitations sur l’ensemble des affluents du Tigre en Irak et les qualifie d’alarmantes. Pour rappel, ces dernières ont déjà subi d’importantes diminutions au cours des décennies 1980-1990, 1990-2000 et 2000-2010 avec une tendance spatiale décroissante de l’amont vers l’aval et de l’est vers l’ouest du bassin. En février 2018, un rapport a été remis par le ministre Al-Janabi au Parlement Irakien. Depuis 1980, le Tigre et l’Euphrate auraient connu une diminution hydrique de l’ordre de 30 %. Celle-ci pourrait atteindre les 50 % d'ici 2030.

Plus généralement, les scénarios liés à l’évolution des précipitations prévoient que l’ensemble des régions irakiennes devraient subir une réduction des précipitations annuelles, en particulier d’ici la fin du 21ème siècle. Mustafa Al-Mukhtar et Mariam Qasim affirment que celles-ci surviendront avec plus de variabilité et d’incertitude. Ainsi, l’Irak est amené à se heurter à une augmentation de l’intensité des épisodes pluvieux, à une diminution du ruissellement et à une élévation du niveau de la mer du Golfe.

Sur ce dernier point, le Chatt al-Arab est considéré comme l'une des zones les plus menacées de la région en raison de sa faible altitude. En cas d’augmentation du niveau de la mer, les vagues d’inondation des territoires du delta du Tigre et de l'Euphrate provoqueraient la destruction des infrastructures ainsi que des déplacements de population. En cas d’élévation de 3 mètres du niveau de la mer, les villes d'Amarah et de Nassiriya pourraient être atteintes. Enfin, l’eau salée pourrait s’introduire et augmenter la salinité du sol, engendrant une infertilité des cultures et un accroissement de la désertification.

Cette dernière est déjà favorisée par l’intensification de l’évaporation, résultant des déséquilibres entre la variation des précipitations et des fortes chaleurs. Les rentrées d’eau ne compensant pas les pertes, certains scientifiques estiment que les zones sujettes à la désertification dépassent déjà 92 % de la superficie totale du territoire. Ce phénomène est également encouragé par l’exacerbation de la sécheresse devenue plus intense, particulièrement dans le centre ainsi que dans le sud-ouest de l’Irak.

À cet égard, les analyses réalisées sur la base de schémas décennaux mettent en évidence l’expansion et l’aggravation de cette dernière. En considérant trois types de sécheresse, à savoir modérée, sévère et extrême, la sécheresse modérée dominait l’Irak entre 1950 et la fin des années 80, couvrant 83,5 % du territoire. A partir de la fin des années 90 et au début des années 2000, la sécheresse sévère s’est étendue sur 87 % du pays. La période 2007-2008 a été définie comme la pire sécheresse, 55 % à 82 % de l'Irak ayant été confronté à une sécheresse extrême. Entre 1999 et 2014, la sécheresse a été classifiée d’extrême pendant la plupart des mois de l’année et ce sur une longue temporalité, favorisant la perte de végétation et la friabilité des terres. Ces conditions climatiques ont favorisé l’occurrence de tempêtes de sables. Fréquentes au Moyen-Orient, ces dernières proviennent tant des vastes mers de sable de la péninsule arabique, que des sédiments des lits du Tigre et de l'Euphrate, des rivières et des lacs salés éphémères de la région syro-irakienne .

Bien que l’Irak soit soumis à un stress hydrique chronique en raison de facteurs naturels, sa fragilité face aux aléas climatiques provient en partie de sa dépendance hydrique à ses voisins régionaux, particulièrement la Turquie et l’Iran. Ces derniers court-circuitent ses approvisionnements via leur gestion de l’eau en amont des fleuves du Tigre et de l’Euphrate.

Impact sur les populations

En Irak, l’agriculture représente environ 5 % du PIB et occupe le 2ème poste le plus important de l’économie. 85 % des ressources en eau lui sont dédiées. Depuis 1991, la part du secteur agricole dans l’emploi irakien serait passée de 43 % à 26 %. L’agriculture constitue également une activité vitale afin de garantir l’autosuffisance alimentaire des citoyens, environ 30 % d’entre eux vivant en milieu rural.

Cependant, la modification de l’environnement a considérablement impacté ce domaine, précarisant une large partie de la population. Les problèmes liés à l’eau ont engendré l’accélération des migrations des zones rurales vers les pôles urbains en raison de la réduction de la superficie des terres cultivées et de la baisse de la rentabilité agricole. Selon les estimations du ministère de l’agriculture irakien d’avant 2014, 40 à 50 % des terres qui servaient à l’agriculture dans les années 70 étaient en proie à la désertification. De nos jours, seuls 3 à 5 millions d'hectares seraient réellement cultivés chaque année.

Le secteur agricole a été durement touché par l’amenuisement des ressources en eau pour les terres arables, qu'il s'agisse de terres pluviales au Nord, ou de terres irriguées dépendantes des débits réduits du Tigre et de l’Euphrate dans le centre et au sud du pays. Actuellement, seulement 1/3 de l’eau d’irrigation annuelle disponible parviendrait réellement aux cultures, l’eau qui les atteint n’arrivant souvent pas à temps, ni en quantité optimale. De plus, l’or bleu dépend de conditions météorologiques volatiles engendrant l’incapacité du sol à stocker l’eau durant les fortes pluies et favorisant l’abandon des terres agricoles durant la sécheresse.

L’eau est également mal distribuée aux terres irriguées en raison d’un nivellement inadéquat, d’un manque de connaissance du terrain et de mauvaises pratiques de gestion. À ce sujet, certains habitants pompent de façon abusive les eaux du Tigre et de l’Euphrate afin de garantir leur survie ainsi que celle de leurs terres et de leurs bêtes. Tel a été le cas en 2018, après que l’Irak ait connu une diminution de moitié de la surface inondée en raison de la sécheresse et ce particulièrement dans le sud de l’Irak. Ajouté à ces pratiques, la pollution des deux fleuves est entretenue par l'utilisation croissante d'engrais, le rejet des effluents industriels, des déchets domestiques et des égouts, sans qu’aucun traitement adéquat ne soit proposé par les autorités du pays. Selon le PNUD, les taux d’accès à un réseau d’eau atteindraient 94 % en centre urbain mais seulement 60 % en zone rurale. Par ailleurs, en moyenne, moins de deux ménages sur cinq seraient connectés à un réseau d’assainissement.

Similairement, les habitudes d’utilisation et de gestion peu adaptées ont conduit à la salinisation des terres cultivées. Ces 30 dernières années, la salinisation aurait déjà affecté 60 % des terres cultivables du centre et du sud du pays, comme dans la province de Dujaila, conduisant à l’abandon de 20 % à 30 % d’entre elles et à la diminution de 30 à 60 % des rendements selon la FAO. Certains facteurs naturels expliquent cette tendance comme la forte concentration en sel dans les eaux souterraines ainsi que le climat sec dominant la région. Le changement climatique pourrait accroître ce phénomène, rendant l’utilisation de l’eau impropre à la consommation, tant pour le secteur agricole que pour l’homme. Tel est régulièrement le cas dans la région de Bassorah où le taux de salinité a déjà été estimé jusqu’à 20 fois supérieur à la moyenne. En 2018, Human Rights Watch (HRW) a recensé 118 000 hospitalisations dans cette région pour cause d’empoisonnement.

Outre la salinisation, le manque d’eau et sa mauvaise qualité favorisent les maladies hydriques (diarrhée, choléra, typhoïde et diverses formes d’hépatites). Selon le ministère de la Santé irakien, le plus grand nombre de maladies transmises par l'eau et les aliments contaminés (choléra, typhoïde, dysenterie, hépatite B) a été enregistré entre 2007 et 2010, années considérées comme les plus graves sécheresses de la première décennie du 21ème siècle. De même, la sécheresse a des répercussions sur la santé humaine (problèmes respiratoires, déshydratation, risque d’épuisement). Elle encourage également la survenance de tempêtes de sable, dont les particules pénètrent aisément les aliments ainsi que l’eau potable. En outre, ces dernières réduisent la productivité agricole en éliminant la matière organique des sols et en emportant les particules les plus légères riches en nutriments.

Pour l'ensemble des raisons susmentionnées, l’Irak est présenté comme l’un des pays les plus exposés à l’insécurité alimentaire en raison des conflits, de la violence civile, des déplacements de population et de la vulnérabilité au changement climatique. En 2019, le pays a importé la quasi-totalité de ses besoins, la base productive de son économie étant limitée. Ainsi, les produits alimentaires (les fruits, les légumes et les produits animaux, transformés ou non) ont atteint 7,1 milliards de dollars, soit presque un sixième des importations totales du pays.

Ces éléments poussent à s’interroger quant à la soutenabilité d’un tel modèle. Face à l’augmentation démographique, comment satisfaire les besoins de l’ensemble de la population ? En 2050, celle-ci devrait atteindre les 71 millions d’individus alors qu’elle en compte actuellement 40 millions.

Élites

Les impacts du changement climatique progressent en raison du désengagement des autorités publiques de ces thématiques. Le mauvais fonctionnement des dynamiques fédérales-locales combiné à l’absence de primauté de droit, de transparence et de responsabilisation des acteurs aboutit régulièrement à des blocages institutionnels et à la non prise en charge des affaires du pays.

Ces éléments découlent de facteurs historiques. Depuis l’invasion américaine en 2003, les gouvernements successifs se sont davantage concentrés sur le développement du secteur pétrolier dont les recettes servent à payer les employés de la fonction publique, soit plus de 40% la population active. Ajouté au phénomène de partitocratie corrompue, les recettes de l’État restantes ne permettent pas de subventionner décemment l’ensemble des secteurs économiques du pays. En 1995, environ 20,6 % du PIB était consacré à l’agriculture, à la pêche et à la gestion des forêts, contre 6 % actuellement.

De plus, les gouvernements n’ont pas eu recours à une approche « bottom-up » (ascendante) décentralisée, se concentrant sur les besoins des agriculteurs et des fermiers, clé de voute des terres irakiennes. Au contraire, de vastes projets industriels et d’ingénierie ont été confiés à des investisseurs et des entrepreneurs privés, sur fonds de pratiques clientélistes financées par les recettes publiques. En 2013, le ministère de l’Agriculture a proposé une loi d’investissement prévoyant l’allocation subventionnée de terrains à des sociétés agro-industrielles internationales, au détriment des petits producteurs et des fermiers.

L’inaction climatique résulte également d’une mauvaise organisation politique. À la suite des contaminations de l’eau susmentionnées dans la région de Bassorah, un projet d’assainissement a été impulsé par les autorités locales. Or, celui-ci n’a pu aboutir, faute d’identifier un responsable et de mettre en place un plan d’action efficace. En effet, ledit projet impliquait au moins huit ministères et départements fédéraux, six agences locales ainsi que le bureau du gouverneur. Dans de nombreux cas, la multiplication des échelons politiques et administratifs mène à une compétition entre les autorités, empêchant la mise en œuvre de politiques adaptées et ce, au détriment de la population.

Un autre exemple révélateur de la paralysie du système étatique relève de la détérioration des capacités institutionnelles de certains ministères, tels que le ministère de l’Agriculture et le ministère des Ressources hydriques. Ces derniers ne parviennent pas à procurer les services adéquats au secteur agricole ni à assurer une coordination ainsi qu’une coopération efficace des plannings et des projets d’implantation, tant au niveau local que national.

Dans certains cas, les actions gouvernementales ont des conséquences humaines et environnementales dévastatrices. Déjà sous le régime de Saddam Hussein, les élus se concentraient sur le développement de l’économie et des villes au détriment des campagnes et des écosystèmes. À partir de 2003, ce paradigme n’a pas profité aux zones rurales, progressivement délaissées. En parallèle, les milieux urbains, soumis à une forte gentrification, ont été assujettis à l’augmentation de la paupérisation. Enfin, la pression démographique s’est amplifiée face au manque d’investissements financiers, nuisant à la construction des agglomérations.

L’incompétence des élites politiques s’est également traduite lors de crises liées à la dégradation du climat. En 2007, l’Euphrate est tombé à environ 70 % de son débit normal au moment d’entrer en Irak. Aucune eau provenant du stockage des réservoirs ou du débit fluvial n’a pu l’approvisionner, poussant ainsi les autorités gouvernementales à accroître leur dépendance aux eaux souterraines. Entre 2007 et 2009, ces dernières ont creusé environ 1000 nouveaux puits souterrains, tout en prélevant 80 % des réserves souterraines du pays. Or, le manque de régulation et de contrôle opéré par les instances locales et centrales a engendré une recrudescence des constructions de puits privés par des individus, répondant à leurs besoins agricoles et domestiques. Ces actions ont endommagé les ressources naturelles hydriques du pays.

Enfin, les conflits politiques internes ont empêché de lutter efficacement contre les impacts du changement climatique. Au lendemain de la chute du califat de l’Organisation de l’État Islamique (OEI) la Banque Mondiale a estimé les coûts liés à la reconstruction du secteur de l’agriculture à 3,4 milliards de dollars. Ce secteur, particulièrement touché, a subi des pertes durables de production de stockage et d’élevage, affectant les revenus ainsi que l’emploi agricole. Les besoins de reconstruction du secteur ont été jugés « critiques » par les auteurs du rapport.

Si certaines recommandations politiques et internationales ont été émises afin de pallier les manquements des décisions politiques et administratives passées, il semblerait que ces dernières n’aient pas abouties, l’élite irakienne étant décorrélée des réalités auxquelles font face les citoyens.

Conclusion

Un des problèmes majeurs qui pourrait survenir dans les prochaines années concerne la concurrence hydrique. Des tensions armées entre les différents clans du sud de l'Irak ont déjà nécessité l'intervention des forces de sécurité. Ces événements sont amenés à se répéter plus fréquemment dans le futur si aucune stratégie d’envergure n’est déployée, ni appliquée à l’échelle nationale. D’autant que les citoyens, au-delà de devoir se confronter à l’inertie de leurs élus, sont progressivement soumis au bon vouloir des puissances turques et iraniennes à mesure que le changement climatique progresse. D’après la Banque Mondiale 100% de l'eau de l'Euphrate et 67% de l'eau du Tigre proviennent de l’extérieur des frontières de l’État.

Pour citer cet article :
Bertille DOMALAIN, “Crise climatique, impact sur les populations et instabilité politique en Irak”, Centre français de recherche sur l'Irak (CFRI), 06/05/2022 [en ligne]. URL : https://www.cfri-irak.com/article/changement-climatique-et-instabilite-politique-en-irak-2022-05-06


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